Colloque d’études décoloniales: déplacements épistémologiques du pouvoir, de l’être et des savoirs (France, Lyon)

Colloque d’études décoloniales:

déplacements épistémologiques du pouvoir, de l’être et des savoirs

 Université Lumière Lyon 2 – LCE EA-1853

Maison internationale des langues et des cultures (MILC)

35 Rue Raullin, 69007 Lyon

Lyon 7 et 8 décembre 2015

Les imaginaires des Suds font vaciller depuis quelques décennies les fondements du récit univoque et ethno-centré de la modernité. Ils se renforcent au fur et à mesure que s’accentue la crise d’une rationalité occidentale qui semble de moins en moins capable de tenir les promesses qui l’avaient jusqu’alors légitimée (paix, liberté, égalité, progrès, prospérité, solidarité, etc.). Outre les épistémicides qu’elle a provoqués de tout temps et dans la plupart des régions du globe, cette forme de pensée n’a pas démontré, non plus, qu’elle était capable de contenir ses propres propensions éco-destructives et socio-destructives.  Au contraire, il semble de plus en plus évident aujourd’hui qu’il existe une sorte de relation proportionnelle entre la dynamique de progrès conduite par l’Occident et la détérioration socioculturelle et environnementale planétaire (SOUSA SANTOS 2005 : 12 ; LEFF 2007 : XI).

Il ne s’agit plus, dans ces conditions, de remplacer l’universel devenu caduc par une autre forme de logocentrisme, ni de renverser les rapports de force actuels par un simple décentrement des pôles au profit des périphéries, mais plutôt d’élaborer de nouvelles formes de combinaisons des multiples, des « hétérologies » ou savoirs « pluriversels » capables de rendre compte de l’hétérogénéité du monde et de remettre les activités humaines dans le(s) sens de la vie.

Les pensées décoloniales s’inscrivent dans cette perspective. À partir de la critique du récit conventionnel de la modernité, elles élaborent de nouveaux projets d’être et de vivre-ensemble qui ne sont pas seulement contre-hégémoniques mais véritablement intégratifs, préférant à la vision postmoderne de la globalisation marchande une « transmodernité » (DUSSEL 2009) émancipatrice, libérant les potentialités alternatives des « Autres » qui avaient été jusqu’à présent niés ou occultés. Il ne s’agit pas seulement de dévoiler ou de rejeter la mystification culturelle eurocentrique, mais de l’englober dans un ensemble générique plus ouvert, dans lequel toutes les rationalités sont admises dans un espace de dialogue des multiples.

Le point de départ de la décolonialité, c’est d’abord la prise de conscience du lien indissoluble existant entre colonialisme et modernité. Se défaire de l’imaginaire colonial, c’est reconnaître que le système-monde moderne s’est construit au cours de l’histoire en articulant trois formes de colonialité (concept forgé à partir des termes colonialisme et modernité) : la colonialité du pouvoir, la colonialité du savoir et la colonialité de l’être. Autour de ces concepts s’est constitué le groupe des chercheurs « modernité-colonialité » (Santiago Castro-Gómez, Fernando Coronil, Arturo Escobar, Ramón Grosfoguel , Edgardo Lander, Agustín Lao-Montes, María Lugones, Nelson Maldonado-Torres, Walter Mignolo, Zulma Palermo, Aníbal Quijano, Javier Sanjinés, Catherine Walsh, etc.), pour la plupart originaires d’Amérique Latine et des Caraïbes, qui est en train de renouveler profondément le champ des sciences sociales et de la théorie critique latino-américaine.

La race comme principe d’organisation sociale et le capitalisme comme mode de contrôle opérationnel constituent, selon Aníbal Quijano, les deux piliers de la colonialité du pouvoir. Ce sont les fondements politiques et économiques qui ont déterminé, et continuent de façonner encore, les réalités sociales de l’Amérique Latine, après avoir imbibé toutes les structures symboliques et épistémiques qui régissent les échanges culturels et scientifiques. Depuis le XVIIe siècle (Descartes, Spinoza, Locke, Newton…), « l’Occident » a élaboré et formalisé un mode de production des connaissances qui répondait aux besoins cognitifs du capitalisme : [la] mesure, la quantification, l’externalisation (ou objectivation) du connaissable par rapport au connaisseur, pour le contrôle des relations entre la nature et les individus, dans la perspective, en particulier de la propriété des ressources de production (QUIJANO 2000: 343). Les humanités et les sciences, à travers leurs postulats et leurs pratiques, n’ont cessé depuis lors, de tout temps et en tous lieux, de reproduire, sans la remettre en question, cette manière de penser les connaissances, de les transmettre et de les appliquer, selon un modèle de progrès et de croissance.

La colonialité du savoir exprime, par conséquent, l’imposition du paradigme local européen et la subalternisation de tout autre modèle épistémique. Selon Ramón Grosfoguel, l’université occidentalisée (c’est-à-dire celle qui existe dans le monde entier aujourd’hui) privilégie une connaissance produite par des hommes (et non des femmes) de seulement six pays du monde, ce qui veut dire, en fin de compte, que l’expérience historico-sociale de 6 % de la population mondiale prétend rendre compte de l’être, du penser et de l’agir de l’humanité tout entière. Et la colonialité du savoir ne s’arrête pas à l’exclusion de races et de genres, car lors de sa transition vers la mondialisation, elle porte atteinte aussi aux fonctions sociales et éducatives de l’école et de l’université en soumettant la connaissance et la recherche aux lois du marché et des entreprises multinationales.

Penser les identités périphériques ou latino-américaines depuis ces perspectives nous conduit finalement au concept de colonialité de l’être, c’est-à-dire au résultat de « l’expérience vécue de la colonisation et son impact sur le langage » (MALDONADO TORRES 2007:130). Cela nous renvoie à l’expérience des sujets subalternisés, à ces autres invisibles ou inventés (CASTRO GÓMEZ 2000) qui ont été et continuent d’être violentés dans leur condition d’être à travers un processus de perpétuation physique et symbolique de la conquête.

Penser l’altérité depuis l’autre, depuis sa perspective subalterne, en promouvant ce que Quijano a d’abord appelé la « décolonisation épistémologique » (1992) et Walter Mignolo, ensuite, la « désobéissance épistémique » (2010), c’est en cela que résident les pensées décoloniales, nées comme des possibilités transformatrices et émancipatrices, des alternatives aux processus de la modernité coloniale et à leurs séquelles pour la construction de dialogues sociaux et interculturels,  pour échanger des expériences et des significations, comme fondements pour des rationalités/autres. (MIGNOLO 2010 : 125)

Analyser et interroger ces déplacements épistémologiques, dans le cadre d’un dialogue interdisciplinaire, participatif, et constructif, tel est l’objectif du Colloque d’études décoloniales organisé à l’Université Lumière Lyon2, dans le cadre des activités de l’équipe d’accueil Langues et Cultures Européennes (LCE – EA 1853) qui réunit des enseignant-chercheurs et des doctorants spécialistes d’aires culturelles différentes et travaillant dans les domaines de la civilisation, de l’histoire des idées, de la linguistique et de la littérature, mais aussi des arts, de l’esthétique et de la philosophie. Au-delà de ces spécialités, l’appel à contributions est ouvert à des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des acteurs de la société civile intervenant dans les domaines les plus variés en lien avec les thématiques décoloniales (associations, coopération internationale, sciences, technologies et économies alternatives, sciences politiques, écologie, sociologie, anthropologie, etc.)

Programme

Lundi 7 décembre 2015 • MILC 35 Rue Raullin, 69007

8h30-9h00 Accueil des participants et café de bienvenue
9h00-9h30 Allocutions et présentation du programme

Discours de bienvenue :

Ralf ZSCHACHLITZ, directeur du Centre de recherche Langues et cultures européennes (LCE EA 1853)

Jean SOUBRIER, doyen de la Faculté des Langues de l’Université Lumière Lyon2

Sandra HERNÁNDEZ, directrice du département des Langues Romanes de l’Université Lumière Lyon2

Présentation des enjeux du colloque :

Enrique SÁNCHEZ ALBARRACÍN, Université Lumière Lyon 2, LCE-EA 1853, Centre d’études ibériques et d’Amérique Latine (CETIAL)

Sébastien LEFÈVRE, Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense, CRIIA-EA 369 et FAIA

Paul MVENGOU CRUZ MERINO, Université Lumière Lyon 2, CREA-EA 3081 et Université Omar BONGO, CERAFIA (Gabon)

Laura NGUYEN, Université Lumière Lyon 2, LCE-EA 1853, Centre d’études ibériques et d’Amérique Latine (CETIAL)

10h-12h00 Introduction et coordination :

Claude BOURGUIGNON ROUGIER, Université de Grenoble, ILCEA4

Philippe COLIN, Groupe de recherche Espaces Humains et Interactions Culturelles (EHIC), Université de Limoges

Conférence-Table rondeà plusieurs voix:

Ramón GROSFOGUEL, Ethnic Studies Department, University of California, Berkeley (Etats-Unis)

Mireille FANON MENDÈS-FRANCE, Présidente du Groupe d’Experts de l’ONU sur les peuples de descendance africaine

Eugenio NKOGO ONDO, philosophe, écrivain et créateur du courant La Pensée Radicale (Espagne)

 

12h-13h15 Pause déjeuner
13h30-15h00 Première Session : décolonialité, postcolonialité, transmodernité ?

ATELIER 1 – Théories décoloniales

Président de table: Florent Abrial

Adler CAMILUS,Université Paris 8, France : « La Révolution haïtienne de 1804 entre les études postcoloniales et décoloniales/latino-américaines »

Norman AJARI, Université Jean Jaurès, Toulouse, France : « Être et Race. Réflexions polémiques sur la colonialité de l’être »

Pilar RAMIRO ESTEBAN, Universidad Autónoma de la Ciudad de México (UACM) : « El ensayismo latinoamericano frente a los estudios decoloniales»

ATELIER 2 – Épistémologies

Président table: Pascale Marie Milan

Laura LEMA SILVA, Université Lumière Lyon2 : « Modernité/Colonialité. Quelles langues pour quelles épistémologies dans un contexte de mondialisation du savoir ? »

Lucia VERA, Universidade de Coimbra, Portugal : « Modernidade, Descolonialidade e Educação Popular : perspectivas da Pedagogia da esperança (1992) de Paulo Freire »

Claude BOURGUIGNON, Philippe COLIN : « La réception de la théorie décoloniale en France. Retour sur le soupçon d’essentialisme »

ATELIER 3 – Arts et musiques

Président table: Laura Nguyen

Oscar PERDOMO GAMBOA, escritor colombiano, doctorant en humanités, Université Autonome Occidente (Colombie) : « Racismo en la caricatura editorial colombiana »

Sami BOUFASSA, Université Abderrahmane Mira, Bejaia, Algérie : « Le balcon à l’époque postcoloniale en Algérie »

Erika MARTELLI, Université de Parme, Italie : « Michel Leiris. Pour un sujet décolonialisé »

Jean Paul GIUSTI, “Photographie d’une mucama et de son petit Io, une union paradoxale?”

Sérgio BELTRÃO DE CASTRO, Karla Patricia MARTINS FERREIRA, Pedro ROGERIO et Enrique SÁNCHEZ ALBARRACíN: « Maracatu Solar.Acessibilidade, descolonialidade e epistemodemocracia à luz e ao som das histórias de vida de Pingo de Fortaleza e Descartes Gadelha »

15h-15h30 Pause café
15h30-17h00

Deuxième Session : Déplacements I

ATELIER 4 – Politiques

Président de table: Philippe Colin

Vita MBALLA LUSSUNZI,Instituto Superior de Ciências da Educaçao do Uíge (ISCED/Uíge) [Institut Superieur des Sciences de l’Education de Uíge], Centro Nacional de Invistigação Cientifica (CNIC), Ministeiro da Ciência e Tecnologia (Angola) : « De l’Histoire en Angola à l’Histoire de l’Angola. Problèmes et pistes pour l’écriture de l’Histoire de la communauté angolaise d’aujourd’hui »

Roque Urbieta HERNÁNDEZ, Universidad Autónoma de Madrid, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris : « El servicio comunitario en la comunalidad. ¿ Una expresión metódica decolonizadora para la economía del conocimiento ? Testimonio »

André ADJO, politologue et chercheur à l’Institut de recherche en sciences humaines (IRSH) – CENAREST, Gabon : « La néo-colonisation en Afrique, entre anesthésie intellectuelle et culture de la dépendance »

ATELIER 5 – Littératures : réflexions décoloniales

Président table: Maria Ampuero

Sara CALDERÓN, Université de Nice, France : « Imaginario neocolonial y estrategias de individuación : McOndo y el grupo Crack »

Adel HABBASSI, Université de Tunis El Manar, Tunisie : « Réécriture de l’Histoire dans le théâtre de Gérard Astor. Esquisse d’une mémoire décolonisée »

Lohaine JARDIM BARBOSA, Universidade Federal do Espírito Santo (UFES), Brésil : « Rimbaud : um hibrido subalterno em contexto colonial ? »

Giorgia PIRAS, Università degli Studi di Cagliari, Italie : « Autoridad subvertida en Changó el gran putas (Colombia, 1983) de Manuel Zapata Olivella »

17h-17h30

Pause café

 

18h-19h30

Troisième Session : Educations et Afrodescendance, délocalisée à l’INSA de Lyon- INSA de Lyon-Centre des Humanités 1, rue des Humanités, Campus La Doua 69100 Villeurbanne. Tramway Gaston Berger

ATELIER 6Repenser l’éducation (salle 208, INSA Lyon)

Président table: Maureen Burnot

Miriam HERNANDEZ REYNA, Centre de recherches historiques, EHESS, Paris : « Éducation interculturelle au Mexique: décolonisation des savoirs autochtones ou forme d’ethno gouvernance-néolibérale ? »

Patricia BARONI, Universidade Federal do Espírito Santo (UFES), Brasil : « Educações ambientais outras. Práticas para além das linhas abissais »

Fulbert NGUEMA ONGBWA, Université Omar Bongo, Gabon : « Enseigner l’histoire et les enjeux latino-américains à partir du Gabon.Décentrement pratique et méthodologique »

Hilaire NDZANG NYANGONE, Ecole Normale Supérieure, Gabon: “De l’Espagne franquiste à la Guinée Equatoriale nguemiste : étude comparée pour une « décoloniale  du savoir » à travers l’enseignement apprentissage de l’afro hispanisme  en Afrique

ATELIER 7 : Études afro-décoloniales (amphithéâtre Ouest, INSA Lyon)

Président table: Paul Mvengou Cruzmerino

José CAICEDO ORTIZ, Universidad del Cauca, Colombia : « Al otro lado del Atlántico Negro : epistemologías de la negritud en la diáspora intelectual afropacífica en Sudamerica » (Afropacífico Sudamericano : Ecuador, Perú y Colombia) 

Sébastien LEFÈVRE, Université Paris-Ouest Nanterre la Défense, France : « Du corps colonial au corps décolonial: analyse réflexive d’une pratique anthropologique au sein des Afro-Amériques »

Marie MEUDEC, Université de Toronto, Canada : « Éthiques décoloniales et altérisation : le cas de deux sociétés caribéennes »

Adrian SERNA DIMAS, Universidad Distrital Francisco José de Caldas, Bogotá, Colombia : « La memoria como fantasma en contextos coloniales »

20h

Concert de musique latino-américaine à la Rotonde de l’INSA

21h

Buffet dînatoire Maison de l’Etudiant de l’INSA

 

Mardi 8 décembre 2015 – MILC 35 Rue Raullin, 69007 Lyon

8h30-9h00 Café de bienvenue
9h00-10h30

Quatrième Session : Hétérogéneité des savoirs

ATELIER 8 : Anthropologies

Président table: Pascale Marie Milan

Etienne BOUREL, Université Lumière Lyon 2 : « L’élaboration d’une “recherche nationale” autonome au Gabon ? Analyses universitaires et éléments ethnographiques »

Guillermo LUEVANO BUSTAMANTE, Alejandro ROSILLO MARTÍNEZ, respectivement Universidad de San Luis Potosi, Mexico et Universidad Carlos III, Madrid : « Antropología del derecho y decolonialidad de los derechos humanos »

Christian MAYISSÉ, Université Omar Bongo, Gabon: «  Ndjobi-à-Gaulle , pratique ordalique ou le jeu de la rencontre coloniale et de l’innovation rituelle au Gabon »

Lissel QUIROZ-PEREZ, Université de Rouen, France : « (Dé)coloniser le savoir médical. Obstétrique et accouchement au Pérou (XIXe-XXe siècles) »

ATELIER 9 : Philosophies

Président table: Diego Fernandez Vargas

Seloua LUSTE BOULBINA, Directrice de programme « La décolonisation des savoirs »,  Collège International de Philosophie, Paris,  « Migrations poscoloniales et décolonisation des savoirs »

Charles ASSEMBE, Ecole Normale Supérieure, Libreville, Gabon : « La décolonisation : entre uniformisation et disjonction des discours »

Francesco CADDEO, Université Jean Moulin, France : « Fanon : critique de l’humanisme et de la modernité »

Auguste EYENE ESSONO, Ecole Normale Supérieure, Libreville, Gabon : « Etre colonisé ou conscience mutilée : “avorton chronique” enchaîné à la norme eurocentrique de l’histoire »

ATELIER 10 : Théories décoloniales II

Président table: Claude Bourguignon Rougier

Damián GÁLVEZ, Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM) : « Reificación de la diferencia. Una lectura desde Stuart Hall y Edward Said »

Pilar RAMIRO ESTEBAN, Universidad Autónoma de la Ciudad de México (UACM) : « El ensayismo latinoamericano frente a los estudios decoloniales»

Enrique SÁNCHEZ ALBARRACíN, Université Lyon 2, France : « Générations, inflexions ou tournant décolonial ? »

10h30-11h00 Pause café
11h-12h30 Cinquième Session : Déplacements II

ATELIER 11: Langues et didactiques

Président table: Angelica Cortés

Diagne ABIBATOU, Université Lyon 2, France et Abou Bakry KÉBÉ , Université Gaston Berger de Saint Louis, Sénégal: « Dialogue culturel et enjeux terminologiques. Langues en contact et fonction référentielle »

Marion BERNARD, Université de Poitiers, Salou SACKO, Maçon en éco-construction, Montpellier : « Expériences croisées d’alphabétisation et de désalphabétisation »

Maria Aparecida Lima SILVA, Emanoel Luis Roque SOARES, Universidade Federal da Bahia-UFBA, Brasil : « Reafricanização através das experiências do educador Paulo Freire »

ATELIER 12 : L’éducation repensée

Président table: Florent Abrial

Ignacio Eduardo REYES CAYUL, Université de Genève, Suisse : « L’école privée dans des secteurs défavorisés, sa présence en Amérique Latine, Afrique et Asie »

Cleide Ines WITTKE : Université de Genève – Faculté de Psychologie et des Sciences de l´Éducation (SPSE) et Universidade Federal de Pelotas, Brésil, « O saber e o saber-fazer como instrumento de emancipação do sujeito »

Eliane RODRIGUES, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brésil , Abdejalil AKKARI, Universite de Baltimore, Etats-Unis, Mônica Pereira DOS SANTOS Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brésil : « Políticas Educacionais para o Ensino Superior. O que dizem as organizações internacionais sobre inclusão, igualdade e equidade em educação ? »

Marion GROCH, Labo Decolonial de l’Université Populaire de Bordeaux, La colonisation des sciences humaines : une banalité au sein de l’Université française – Ethnographie d’une licence “Sciences de l’Éducation”

ATELIER 13 : Études afro-décoloniales II

Président de table: Sébastien Lefèvre

Paul MVENGOU, Université Omar Bongo, Gabon : « Croisements afro-latino-Amériques-Afriques. Perspective décoloniale »

Eugenio NKOGO ONDO, Sorbonne, Paris : « La reconstrucción del puente de comunicación y de conocimiento afro-euro-abiayalense »

Véronique Solange OKOME-BEKA, ENS Libreville, Gabon : « Enseñanza de ELE en Gabón: reformas e introducción de contenidos afroculturales en la perspectiva de una pedagogía intercultural »

Zongo TONGNOMA, Université de Ouagadougou, Burkina Faso : « La problématique de l’exploitation minière face au défi du développement durable au Burkina Faso »

Milka VALENTIN-HUMBERT, Université des Antilles : « La décréolisation des peuples afro-descendants des Amériques : un impératif décolonial »

 

12h30-13h15 Pause déjeuner

 

13h30-15h Sixième Session

 

ATELIER 14 : Littératures et réflexions décoloniales

Président de table: Philippe Colin

Jennifer SIMPSON DOS SANTOS, Universidade de Coimbra, Portugal : « Artesãs indígenas entrelaçando lutas »

Gonzalez SOLER, Andreia TEIXEIRA RAMOS, Universidade Federal do Espírito Santo, Brasil : « Narradores da maré entre artes de narrar, morar, pescar e cozinhar com os manguezais e cotidianos escolares »

Hubert EDZOMO ONDO, École Normale Supérieure, Gabon La Iglesia y la administración colonial en Cuando los Combes luchaban (1953) de Leoncio Evita Enoy y Las tinieblas de tu memoria negra (1987) de Donato Ndongo Bidyogo para una decolonial del saber.

Laura NGUYEN, Université Lumière Lyon2 : « Le voyageur espagnol au Mexique dans les récits de voyages contemporains : regard impérial ou posture décoloniale ?»

ATELIER 15 : L’éducation repensée

Président de table: Florent Abrial

Daniel Emilio ROJAS, formateur indépendant d’espagnol, chargé de mission auprès de la gérance chez Eliasun : « Le prisme colonial de l’historiographie française sur l’Amérique latine »

Marcilène SILVA DA COSTA, Université Toulouse-Jean Jaurès, France : « La construction de l’identité quilombola(Brésil) est-elle une critique et un dépassement de la colonialité de l’être ? »

Hervé TOUSSAINT ONDOUA, Université de Yaoundé, Cameroun : « Les subalternes peuvent-elles parler ? La décolonisation du savoir. Une analyse de la théoricienne indienne Gayatri Chakravorty Spivak »

João Carlos VITORINO PEREIRA, Université Lumière Lyon 2 : « Roberto Freire et la négation des paradigmes européens. De l’idéologie du sacrifice à l’idéologie du plaisir »

ATELIER 16 : Philosophies

Président table: Maureen Burnot

Nicolas DEL VALLE, Ibero-Amerikanisches Institut Berlin International Institute for Philosophy and Social Studies IIPSS, Allemagne : « Teoría crítica desde América Latina. Del pensamiento decolonial hasta la crítica cultural »

Fabrizio FALLAS-VARGAS, Instituto Tecnológico de Costa Rica : « Dialectica negativa, individuo y colonialidad »

Cleber Daniel LAMBERT DA SILVA, Universidade da Integração Internacional da Lusofonia Afro-Brasileira (Brésil) : « Philosophie anthropophage: une contribution à la pensée décoloniale »

Fernando PROTO GUTIÉREZ, Argentina : « Prolegómenos a una filosofía intercultural de la liberación »

15h00-15h30 Pause
15h30-17h30 Clôture du Colloque – MILC

Restitution des Ateliers

Conférence-Débat :Ramón GROSFOGUEL, Eugenio NKOGO ONDO et Louis-Georges TIN, Université d’Orléans, Président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN)

Perspectives

Discours de Clôture

Exposición en Seminario Internacional sobre Memoria y Derechos Humanos en Santiago de Chile

Entre los días 30 de noviembre y 3 de diciembre, se realizará el seminario “Usos y abusos del pasado reciente en Chile y el mundo”. Esta iniciativa ha sido organizada conjuntamente por el Instituto de Historia de la Universidad Católica de Chile, la Biblioteca Nacional y Londres 38, espacio de memorias; cuenta además con un variado grupo de instituciones patrocinadoras.

El seminario reunirá a destacados invitados internacionales y nacionales, que discutirán en torno a debates y expresiones actuales de la memoria, recorriendo preguntas en torno a su materialización en lugares de conmemoración, sus posibilidades de acción política en el presente, y el lugar del testigo en la historización del pasado reciente.

Entre los invitados internacionales expondrán en el seminario intelectuales como Alessandro Portelli, Annette Wieviorka, Didier Pasamonik, Fabrice Humbert y Pascal Ory, entre otros.

La conferencia inaugural a cargo de Alessandro Portelli, Monserrat Iniesta y Claudio Pérez será el lunes 30 de noviembre, a las 18:30h en la sala Ercilla de la Biblioteca Nacional. Las mesas de discusión, debates y talleres se realizarán desde el  martes 1 hasta el jueves 3 de diciembre, de 10:00 a 20:00 horas en la Sala América, Biblioteca Nacional.

El seminario es abierto a todo público y la inscripción para participar es gratuita.

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